Vidéo-surveillance : les yeux de la tête.

16/05/2016 15:03

Les caméras fleurissent dans les espaces publics. Rares sont les villes qui refusent désormais de céder aux mouchards urbains, qu'importent leur coût et leur inutilité avérée. En 1999, à peine 60 communes osaient s'équiper de caméras de surveillance, encore sujettes à la méfiance du grand public. Quinze ans plus tard, les références à Georges Orwell sont passées de mode, c'est la ruée vers l'observation numérique : 2384 communes en sont désormais équipées1 et les nouveaux dossiers d'autorisation se bousculent au portillon de l'administration.

Sur l'ensemble du parc privé et public, on recensait 1,28 million de caméras en 2014, près d'une pour 50 habitants. Mettons de côté les halls de banque et intéressons nous aux 8 % d'entre elles qui fixent les espaces publics. Celles que décident d'installer nos élus, avec le soutien affirmé ou supposé de ses administré.e.s. On enregistre aujourd'hui une caméra pour 2250 habitants dans les 60 plus grandes villes de France. Une pour 1880 habitants si on prend en compte toutes les villes équipées2. Nice continue de revendiquer fièrement le haut du tableau, avec une caméra pour 450 habitant.e.s. Certes, on est encore loin de Londres et ses 500 000 appareils – quatre millions sur le territoire britannique – mais on progresse à bon rythme vers une couverture de plus en plus large du territoire public.

Ainsi, les demandes d'installation de la part des communes explosent : l'année des attentats, les demandes de subventions par les collectivités ont bondi de 70 % par rapport à 2014.

 

Source et article complet : https://labrique.net/index.php/thematiques/brique-brother/769-video-surveillance-les-yeux-de-la-tete