La violence raciste institutionnelle dans le Cher

29/11/2017 09:14

Un autre élément de discours rapporté lors de l'entretien entre les demandeurs d'asile et la préfète du Cher Catherine Ferrier ressemble à s'y méprendre à l'un des arguments du directeur général de France Loire, Laurent Lorrillard. Il ne faudrait pas accueillir "trop" d'étrangers, sous peine de mettre en colère la partie de la France raciste et donc de troubler l'ordre public.

Cet élément de discours institutionnel est particulièrement intéressant (et à vomir). L'ordre public passerait donc par le rejet xénophobe et la violence instutionnelle contre les personnes considérées comme étrangères à la population. Cela permettrait ainsi de préserver l'ordre public, qui sinon serait perturbé par un réveil de la violence raciste chez la population. Être raciste et xénophobe au coeur même de l'Etat (préfecture) et des institutions (HLM) pour ne pas mettre en colère les racistes de la population ? En clair, l'Etat sert la soupe aux racistes, ménage les racistes, et justifie la violence envers les étrangers, l'expliquant même aux premiers concernés, comme aux demandeurs d'asile lors de cet entretien. "Nous ne pouvons pas accepter trop de gens comme vous, car sinon une partie de la population pourrait ne pas être d'accord".

L'Etat pourrait préserver l'égalité sociale, apporter une protection aux plus fragiles, notamment contre les personnes racistes et violentes. Au lieu de celà, il* inscrit dans le marbre cette violence raciste en l'institutionnalisant. Cela fait plus propre qu'un incendie criminel contre un logement de migrants. En plus il faudrait alors enquêter et arrêter les criminels, rendez-vous compte. Non, vaut mieux mettre à la rue des innocents directement.

 

* erratum: dans le dernier paragraphe "elle inscrit" a été modifié en "il inscrit", puisque cette phrase faisait référence à l'Etat, mentionné dans la phrase précédente. C'est l'Etat qui est en mesure d'institutionnaliser, et donc d'inscrire dans le marbre la violence sociale.